Vous n’avez pas pris la bonne décision aujourd’hui. Ni la mauvaise d’ailleurs.
On se met souvent une pression énorme pour prendre la « bonne » décision. C’est une croyance ancrée, probablement héritée de l’école, où tout était binaire : soit la bonne réponse, soit la mauvaise.
Mais une fois adulte, les décisions sont rarement noires ou blanches. La vie est bien plus nuancée. Le bien et le mal, la réussite ou l’échec, sont des concepts relatifs, souvent dictés par nos propres filtres et notre perception de la réalité.
La bonne méthode pour prendre une décision
En entreprise, comme dans la vie, la seule manière d’avancer est de prendre une décision, même imparfaite, et de la faire évoluer. Pour cela, il faut d’abord lister des critères objectifs, nos craintes, nos priorités, puis choisir en fonction de ces éléments. Cette méthode est au cœur de la prise de décision rationnelle.
D’ailleurs, la méthode de Benjamin Franklin reste pertinente : il suggérait de prendre une feuille de papier, de tracer une ligne au milieu, et de lister d’un côté les « pour » et de l’autre les « contre ». Simple, pragmatique, et efficace pour poser les choses à plat et faire face à nos dilemmes.
La peur du jugement, un frein invisible
Mais la peur qui nous empêche souvent d’agir est celle d’une future déception. On craint non pas la décision elle-même, mais ce qu’on pourrait ressentir si les choses tournent mal. Cette voix intérieure qui murmure « Et si j’avais fait autrement ? Et si j’avais choisi le bon chemin ? »
Cette peur du jugement, surtout de celui que nous portons envers nous-mêmes, est souvent la plus paralysante. Notre société valorise le succès et la perfection, alors nous nous jugeons sans pitié quand nous échouons à atteindre nos propres attentes, souvent démesurées.
Pourtant, les leaders les plus inspirants, ceux qui réussissent sur le long terme, ne cherchent pas la perfection à chaque instant. Jeff Bezos, par exemple, parle de décisions « réversibles » et « irréversibles ». Si la décision est réversible, elle mérite d’être prise rapidement, même avec une part d’incertitude.
L’objectif n’est pas d’éviter les erreurs, mais d’apprendre à les corriger et à s’adapter. Beaucoup de choix sont des portes tournantes, et non des murs infranchissables.
Faire preuve de bienveillance envers soi-même
L’idée n’est donc pas de tout anticiper à la perfection, mais d’avancer avec bienveillance envers soi-même. Oui, vous ferez peut-être une erreur, mais une erreur est rarement définitive. Et surtout, une erreur n’est pas une condamnation personnelle. Chaque décision, même celle qui ne mène pas là où vous l’aviez espéré, est une occasion d’apprentissage.
Prenons un exemple : imaginez que vous ayez à choisir entre deux propositions de carrière. L’une semble plus sécurisante, l’autre plus risquée mais passionnante. Beaucoup de gens choisiraient la sécurité, de peur de regretter un choix risqué si celui-ci ne mène pas au succès espéré.
Mais que se passe-t-il si, au lieu de choisir par peur, vous choisissiez par alignement avec vos valeurs ? Que se passerait-il si vous décidiez de considérer l’expérience et la croissance personnelle comme des critères plus importants que la simple sécurité ?
Anticiper le futur avec bienveillance
C’est ici que réside la clé : comprendre que la peur du regret ne doit pas diriger nos choix. La seule chose que l’on peut contrôler, c’est la façon dont on regarde notre passé et nos décisions.
Imaginez-vous dans cinq ans, regardant votre vie aujourd’hui. Que voudriez-vous que cette version future de vous-même pense de vos décisions ? Jouez dans la même équipe que vous-même du futur. Soyez votre propre allié, et non votre critique le plus sévère.
À ce stade, il est essentiel de se rappeler que la vie est faite de corrections. Winston Churchill disait : « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. »
Autrement dit, chaque décision est une chance d’apprendre, de s’adapter, et de devenir plus fort. Si vous attendez la perfection avant de bouger, vous risquez de rester immobile, paralysé par des « et si ».
Passez à l’action : la seule mauvaise décision est de ne rien faire
Alors, quelle décision pourriez-vous prendre dès aujourd’hui, sans attendre de garanties absolues ? Peut-être que cette idée de se lancer dans un nouveau projet, de déménager dans une autre ville, ou simplement d’avoir une conversation difficile qui traîne depuis des semaines, mérite votre attention. Agissez, faites des erreurs si nécessaire, ajustez ensuite, puis recommencez.
Rappelez-vous que chaque décision que vous prenez contribue à écrire votre histoire. Et cette histoire n’a pas besoin d’être parfaite pour être belle et enrichissante.
Et vous, quelle décision allez-vous prendre aujourd’hui, pour avancer, même d’un petit pas ?
Agissez, soyez bienveillant envers vous-même, et souvenez-vous que la seule mauvaise décision, c’est souvent celle de ne rien faire du tout.
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